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Les médicaments nous soignent et peuvent nous sauver. Peuvent-ils aussi être la cause de notre mort ? Alors, ce n’est pas si simple. Plus que les médicaments en eux-mêmes, les fautifs sont bien les consommateurs. Ceux qui en prennent alors qu’ils n’en ont pas véritablement besoin.
Vous connaissez la chanson. « Les antibiotiques ne sont pas automatiques« . C’est une campagne de prévention qui remonte à de nombreuses années. Et pour cause, le phénomène n’est pas nouveau. En France, trop de personnes prennent des antibiotiques sans en avoir besoin. Et de nombreux médecins généralistes continuent d’en prescrire, à tort. Malheureusement, cela va avoir des conséquences terribles.
Des médicaments qu’il ne faut pas toujours prendre
Le recours aux médicaments, notamment les antibiotiques, représente un enjeu de santé majeur, avec des conséquences potentiellement dévastatrices. Selon une étude publiée dans The Lancet, près de 39 millions de personnes pourraient décéder d’ici 2050.
Telle est la tragique conséquence d’un phénomène alarmant, l’antibiorésistance. Nous connaissons ce danger depuis des années. Pour autant, avant cette étude, il ne faisait pas l’objet d’une évaluation rigoureuse et précise. Maintenant que cette évaluation est réelle, les résultats donnent envie de prendre un médicament contre le mal de tête.
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Les chercheurs ont analysé 22 agents pathogènes, 84 combinaisons entre pathogènes et traitements, ainsi que 11 syndromes infectieux. Leur étude, menée sur 520 millions de personnes dans 204 pays entre 1990 et 2021, révèle que l’antibiorésistance est déjà la cause de plus d’un million de décès sur cette période.
Des médicaments qui deviennent inefficaces
Cette tendance est particulièrement inquiétante pour les personnes âgées, qui représentent la majorité des victimes. Si la prévention a réduit les décès chez les enfants de moins de cinq ans, le taux de mortalité chez les adultes de plus de 70 ans a, lui, augmenté de 80 %, en grande partie à cause du vieillissement démographique.
Les projections sont tout aussi préoccupantes. Selon les modélisations des scientifiques, le nombre de victimes directes pourrait atteindre 1,91 million par an d’ici 2050, soit une hausse de 67 % par rapport à 2021. Actuellement, en France, ce phénomène est déjà responsable de 5 500 décès annuels.
Pour faire simple, ces décès surviennent lorsque les médecins ne parviennent pas à soigner les patients. Et pour cause, les médicaments ne sont pas efficaces, alors qu’ils devraient l’être. Mais pourquoi les médicaments n’agissent plus ?
Le défi de l’antibiorésistance
Ce que redoutent les experts, c’est la montée de l’antibiorésistance. Cette résistance survient lorsque les bactéries développent des mécanismes de défense contre les médicaments, notamment les antibiotiques. Cela rend les traitements de moins en moins efficaces.
Ce phénomène était rare il y a quelques années. Aujourd’hui, il est fréquent. Pour bien comprendre, sachez que les patients prennent des antibiotiques qui n’agissent plus. Or, quand seuls des antibiotiques peuvent soigner, que faire ?
Pour contrer cette menace croissante, il est crucial de limiter la surconsommation des médicaments. En effet, la France se positionne actuellement comme le quatrième plus gros consommateur d’antibiotiques en Europe, derrière la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie.
Il est ainsi indispensable de lutter contre l’automédication. De nombreuses personnes prennent des médicaments sans vraiment savoir si ces derniers sont efficaces pour les maux qui les touchent. Mais le problème vient aussi de certains médecins généralistes. En effet, ils ont tendance à prescrire des antibiotiques alors que ce n’est pas nécessaire.
