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Si vous lisez nos articles sur Nuit France, vous savez que le secteur du prêt-à-porter traverse une période de crise. Entre le désamour des Français pour les magasins physiques et la concurrence des boutiques en ligne, de nombreuses entreprises sont en grande difficulté.
Le tribunal de commerce de Toulouse vient de placer la société Standard SAS en redressement judiciaire. Cela lui laisse quelques mois pour équilibrer les finances et éponger les dettes. Sans quoi, une liquidation judiciaire pourrait survenir. Si le nom de l’entreprise ne vous dit peut-être rien, vous connaissez les marques qu’elle détient.
Des magasins qui font grise mine
La crise profonde se poursuit. Cela fait déjà quatre ans qu’elle touche le secteur du prêt-à-porter. Et les conséquences sont rudes, avec de nombreuses fermetures de magasins. Des enseignes disparaissent et laissent des salariés au chômage.
Il faut dire que les magasins se vident. Plusieurs raisons expliquent cela. D’abord, le pouvoir d’achat des Français est au plus bas. Du fait de l’inflation galopante, ils mettent de côté les petits plaisirs. Et si toutefois ils se permettent des extras, ils se tournent vers des options économiques.
Ainsi, le secteur de la fast-fashion ne souffre pas de la crise (ou moins), tout comme la vente en ligne, qui explose. Idem pour la seconde main, qui se porte bien. L’application Vinted rencontre toujours un grand succès. Si cette baisse de fréquentation des magasins n’est pas une catastrophe pour certaines enseignes, pour d’autres, c’est bien plus problématique.
Des enseignes populaires en péril
Le cas de Standard SAS, qui détient les marques Teddy Smith et Blue Box, vient s’ajouter à la liste d’entreprises en difficulté. Selon le quotidien La Dépêche, cette décision de justice résulte notamment de problèmes logistiques récents, comme des retards dans les livraisons via le canal de Suez.
Cependant, ces retards ne sont pas les seules causes de cette crise. L’essor des plateformes de commerce en ligne et des géants de la fast-fashion comme Primark, Zara et H&M exerce une pression supplémentaire sur le groupe. Les salariés notent, impuissants, une baisse de fréquentation dans les magasins.
Malgré ces difficultés, la marque Teddy Smith continue de se maintenir à flot. En 2023, elle générait un chiffre d’affaires de près de 66 millions d’euros et un résultat net de 736 000 euros, ce qui laisse entrevoir un équilibre financier. Cependant, la maison mère Standard SAS affiche une perte significative de près de 1,5 million d’euros sur un chiffre d’affaires de 58 millions d’euros, ce qui justifie le placement en redressement judiciaire.
Un avenir incertain ?
Ce placement en redressement judiciaire ne signifie pas que les magasins vont fermer. Le tribunal va observer la société pendant six mois. Elle bénéficie de ce laps de temps pour se redresser.
En effet, cette période permettra à l’entreprise de mettre en place un plan de redressement viable afin d’éviter une restructuration plus sévère. Les emplois, pour l’instant, ne sont pas menacés. Alors, les 400 employés des enseignes Teddy Smith et Blue Box conservent leur poste.
Les amateurs des marques peuvent, pour le moment, se rassurer. Mais les magasins vont devoir réussir à convaincre les Français. Et ce n’est pas une mince affaire.