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Emmanuel Macron a pris son temps avant de nommer Michel Barnier au poste de Premier ministre. À peine quelques jours après son arrivée, ce dernier fait face à une situation catastrophique. En opposition avec les désirs du Président, il considère qu’une augmentation des impôts est indispensable.
L’objectif est de réduire le déficit public, conformément aux exigences européennes, et Michel Barnier devra déterminer la meilleure stratégie pour y parvenir. Gabriel Attal ne cache pas d’être en désaccord avec une telle mesure. Pour autant, si les oppositions sont trop virulentes, le nouveau Premier ministre pourrait déjà démissionner. Alors, quelles mesures s’imposent face à la situation économique désastreuse du pays ?
La hausse des impôts est-elle la seule solution ?
La situation fiscale française est délicate. Le taux de prélèvements obligatoires (cotisations sociales, CSG, TVA, impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés), est le plus élevé en Europe. Pourtant, l’impôt sur le revenu en tant que tel ne représente que 3,5 % du PIB, un niveau plus bas que chez nos voisins européens.
Une augmentation d’un point des cotisations sociales, qui ont rapporté 660 milliards d’euros en 2023 selon la Sécurité sociale et l’URSSAF, pourrait générer 6 milliards d’euros de recettes supplémentaires pour l’État. Cependant, cette mesure risquerait de provoquer un mécontentement général. Un mécontentement qui, sans doute, n’arrêtera pas le gouvernement. Après tout, la colère sociale se fait entendre depuis des années, sans conséquence.
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Il y a cependant un point sur lequel le Nouveau Front Populaire ne serait pas en désaccord. Augmenter les impôts pour tout le monde, c’est non. En revanche, augmenter les impôts pour les plus riches, c’est oui. Les députés de Gauche plaident pour une plus grande justice fiscale.
Les plus riches doivent-ils passer à la caisse ?
En France, les 10 % des ménages les plus riches paient 79 milliards d’euros d’impôt sur le revenu sur un total de 113 milliards en 2023. Une augmentation de 5 points sur ces hauts revenus pourrait rapporter environ 3,8 milliards d’euros supplémentaires, selon les estimations du Cercle de l’épargne.
Une autre option serait de rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Ce dernier n’existe plus depuis 2018. En effet, Emmanuel Macron décidait de le remplacer par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).
Un retour à l’ISF selon les modalités de 2017 pourrait rapporter près de 5 milliards d’euros. Aujourd’hui, l’IFI génère moins de 2 milliards d’euros. En outre, Philippe Crevel, économiste, suggère également une hausse du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), ou « flat tax », qui s’applique aux revenus du capital comme les dividendes et les plus-values.
Faut-il viser les entreprises ?
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, évoque la nécessité d’un « effort fiscal exceptionnel et raisonnable » en ciblant les grandes entreprises. En 2024, le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) est de 25 %. Il permettait de générer 110 milliards d’euros en 2023. Alors, une augmentation d’un point pourrait rapporter 4 milliards d’euros supplémentaires.
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Par ailleurs, certains experts estiment qu’il serait pertinent de taxer les superprofits ou d’ajuster le niveau d’imposition des grandes entreprises du CAC 40, tout en préservant les petites et moyennes entreprises (PME). Une mesure qui n’est pas étrangère au Nouveau Front Populaire.
La hausse des impôts, pour relancer le pays, semble indispensable. Du moins, Michel Barnier défend cette idée. En revanche, il ne faudrait pas que cette hausse touche tous les contribuables. Certains Français perçoivent, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, des cadeaux fiscaux qu’il est nécessaire de supprimer. En effet, ils font perdre chaque année des milliards d’euros au budget de la France.