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Il y a un an, l’Anses découvrait la présence d’un solvant potentiellement cancérigène dans l’eau du robinet de milliers de foyers en Île-de-France. Plusieurs mois après, les autorités sanitaires semblent étrangement silencieuses quant aux avancées de leurs investigations.
Grâce à nos confrères du Parisien, il est temps de comprendre où se trouve la situation actuellement. Puisque des millions de Français boivent chaque jour l’eau du robinet, la transparence des données est indispensable. Ils doivent savoir si l’eau qu’ils boivent est dangereuse pour la santé, ou non.
Eau du robinet : une contamination dangereuse pour la santé
En 2023, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) détectait la présence de 1,4-dioxane dans deux nappes phréatiques des Yvelines. Il s’agit d’un solvant synthétique sans source naturelle identifiée.
Un an plus tard, aucune mise à jour ne fait la une des médias. Et pour cause, les autorités ne fournissent aucun détail au sujet des concentrations exactes ou des sites les plus touchés. Et ce silence persiste.
Les prélèvements révèlent des concentrations positives de dioxane sur six sites de captage d’eaux brutes en Île-de-France, notamment à Annet-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Osny, Méry-sur-Oise, ainsi qu’à Saint-Martin-la-Garenne et Mareil-sur-Mauldre dans les Yvelines.
Dans deux de ces sites, le traitement en usine permettait de rendre la présence de dioxane indétectable. Cependant, dans les quatre autres, bien que les niveaux soient réduits, le dioxane reste présent dans l’eau du robinet.
Une concentration record, des questions sans réponse
Les autorités constataient une concentration maximale de 4,8 µg/L dans les eaux brutes de l’un des sites des Yvelines, sans préciser lequel. Malgré les questions insistantes du public et des médias, l’Anses et l’Agence Régionale de Santé (ARS) ne fournissent aucune réponse claire sur ce point.
Les tentatives répétées d’obtenir des informations sur les mesures prises suite à cette découverte ont échoué. Il semble qu’aucune communication n’ait été faite auprès des consommateurs concernés. Et ce, malgré des consignes de la Direction générale de la Santé (DGS) d’utiliser une valeur guide américaine de 0,35 µg/L et de mettre en œuvre des mesures correctives au-delà de ce seuil.
C’est pourtant une question de santé publique. Une grande partie de la population boit l’eau du robinet. Or, les Français pensent boire une eau propre à la consommation, qui bénéficie d’un traitement selon les normes. Si l’eau du robinet présente des risques pour la santé, ils doivent évidemment le savoir.
Eau du robinet : la loi, floue, permet la consommation
En réponse à cette crise, la DGS demande à l’Anses de réaliser une évaluation des risques sanitaires liés à la présence de 1,4-dioxane. Les conclusions de cette étude sont attendues pour fin septembre 2025.
En attendant, l’eau du robinet que boivent les Franciliens reste légalement potable. Mais, du fait de la contamination, comment l’expliquer ? C’est simple, c’est du fait de l’absence de réglementation spécifique pour ce composé. Mais si la loi autorise la consommation de l’eau du robinet, le manque de transparence est évidemment problématique.
En outre, l’absence de communication suscite logiquement des inquiétudes chez les consommateurs. Ils se demandent si les autorités font tous les efforts nécessaires pour s’assurer que l’eau du robinet ne présente aucun danger pour la santé.