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Les retraités, pour lutter contre l’inflation, ne peuvent qu’attendre les revalorisations annuelles. Ces dernières sont les seuls leviers qu’ils ont pour tenter de joindre les deux bouts. Pour des millions de seniors, chaque revalorisation permet d’un peu mieux respirer.
L’année dernière, les pensions complémentaires et les pensions de base connaissaient des hausses très importantes. Et pour cause, puisque l’inflation, en 2023, était historiquement haute. Mais alors que, cette année, elle ne cesse de baisser, à quelles hausses doivent-ils s’attendre ?
Retraites : vers une augmentation moins spectaculaire
Autant ne pas tourner autour du pot. Cette année, certains retraités pourraient afficher leur déception. En effet, les hausses ne seront pas aussi significatives que celles des deux dernières années.
Bien que les données définitives pour calculer les futures pensions ne soient pas encore disponibles, les indicateurs des six premiers mois de l’année donnent une idée de la tendance générale.
Depuis le mois de janvier, l’inflation perd de la vitesse. De mois en mois, elle est moins forte. En juin, elle s’approche de la barre des 2 %. Nous sommes donc loin d’une inflation supérieure à 5 %, comme en 2023. Et heureusement, d’ailleurs. Mais pour les retraités, ce n’est pas une si bonne nouvelle.
En effet, ils espéraient une hausse des pensions aussi importante que l’année dernière. Et si nous n’avons pas encore les pourcentages précis, nous pouvons assurer sans douter que cette hausse sera plus faible. Bien plus faible.
Retraite complémentaire : une hausse limitée
Pour commencer, la première revalorisation concernera les retraités qui bénéficient d’une pension de l’Agirc-Arrco. Comme chaque année, la caisse de retraite complémentaire du privé indexe les pensions sur l’inflation, avec une nuance. En effet, depuis l’année dernière, 0,4 point est déduit de l’évolution de l’indice des prix (hors tabac) mesuré entre octobre de l’année précédente et septembre de l’année en cours.
Actuellement, l’inflation se situe autour de 2 %, selon les dernières données de l’Insee publiées début juin. En appliquant la formule actuelle, les pensions complémentaires de l’Agirc-Arrco devraient augmenter de 1,6 % à l’automne.
Pour un retraité percevant 800 euros mensuels de la caisse complémentaire, cela représenterait une augmentation de 12 à 16 euros par mois, soit entre 144 et 192 euros supplémentaires par an. Cette revalorisation sera effective à partir des pensions qu’ils reçoivent début novembre. Pour rappel, l’année dernière, la revalorisation des retraites complémentaires était de 4,6 %. La baisse est donc notable.
La revalorisation des pensions de base
Les pensions de retraite de base connaîtront également une hausse similaire à celle des complémentaires. Bien que la formule de calcul soit plus complexe, on peut s’attendre à une augmentation d’environ 2 % à partir du 1ᵉʳ janvier 2025.
Ainsi, pour une pension de 1 000 euros versée par la CNAV, la MSA, le SRE, la CNRACL, le FSPOEIE, la SSI ou encore la CNAVPL, le montant passera à 1 020 euros, soit 240 euros de plus par an. Il est également possible que l’État accorde un coup de pouce supplémentaire aux pensions de base, une décision qui incombera au nouveau gouvernement.
La situation politique étant encore instable à l’heure où nous écrivons ces lignes, il est difficile de spéculer sur l’avenir. Notons que certaines personnalités politiques militent pour la fin de l’indexation des retraites sur l’inflation. Autrement dit, elles n’évolueraient plus chaque année selon l’indice des prix à la consommation.