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Les livrets d’épargne réglementée se trouvent aujourd’hui confrontés à un défi de taille : l’inflation. Alors que l’Europe continue de faire face à un processus de désinflation, les taux de ces livrets sont en baisse. Une situation qui risque ainsi de mettre en péril le pouvoir d’achat des épargnants et le taux de ce livret pilier de l’économie des ménages français.
Le taux des livrets d’épargne en baisse
Selon les données publiées par Eurostat le 3 avril, l’inflation en zone euro a atteint 2,4 % en mars, contre 2,6 % en mars. Bien que cela puisse sembler paradoxal, il s’agit du plus faible niveau de hausse des prix depuis juillet 2021 ; mais à égalité avec novembre 2023. En France, notamment, l’inflation était de 2,4 % en mars.
Cependant, gardons à l’esprit que la désinflation ne signifie pas que les prix baissent réellement. Au contraire, ils ont augmenté de 15 % au total en zone euro depuis l’été 2021. La bonne nouvelle est que cette progression semble désormais stabilisée.
Malheureusement, cette baisse de l’inflation n’est pas une excellente nouvelle pour les détenteurs de livrets d’épargne. En effet, ces produits financiers sont directement affectés par les taux d’intérêt et l’inflation. Avec des taux en baisse, les rendements des placements sont, par conséquent, moins attractifs.
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Le cas de ce livret en particulier
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a eu le vent en poupe jusqu’à cette nouvelle. Actuellement, pas moins de 11 millions de Français en sont détenteurs, contre seulement 7 millions en 2021. Mais qu’est-ce qui explique cet engouement pour le LEP ?
La réponse réside dans son taux d’intérêt, qui a grimpé au-dessus des 6 % en 2023. Pour mettre cela en perspective, l’inflation sur la même année se trouvait à 5 % selon l’Insee. En d’autres termes, le LEP offre un rendement supérieur à l’inflation. Ce qui en fait alors le seul livret d’épargne à ne pas faire perdre d’argent à ses détenteurs, malgré le contexte de hausse générale des prix.
Le principe du LEP est simple. Il propose un taux d’intérêt nettement plus élevé que l’inflation. Ainsi, les épargnants peuvent préserver leur pouvoir d’achat tout en mettant de l’argent de côté.
L’impact de l’inflation actuelle dans tout cela ? Le taux d’intérêt du LEP connaît une révision tous les six mois, en février et en août. Cette révision tient compte du niveau d’inflation en vigueur. Et justement, en ce milieu d’année 2024, l’inflation est en baisse. Par conséquent, le taux du LEP pourrait suivre cette tendance à la baisse.
Quel avenir pour ce célèbre placement ?
Face au recul de l’inflation, au 1er août prochain, le taux du LEP pourrait chuter à 3 %, soit une réduction de moitié par rapport au taux de l’année 2023. Le gouvernement cherche tout de même à maintenir le LEP attractif en ajustant ses rendements en fonction du contexte économique.
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L’arrêté fixant les règles du LEP stipule que son taux minimal doit être au moins supérieur de 0,5 point au taux d’intérêt du Livret A. Ce dernier reste néanmoins inchangé à 3 % au 1er août. Par conséquent, le taux du LEP devrait se situer à 3,5 % à partir de cette date. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour les épargnants ?
Prenons deux exemples. Si vous placez 1 000 euros sur un LEP, vous pouviez jusqu’à présent gagner 50 euros d’intérêts par an. Avec le taux de 3,5 %, ce montant diminuera à 35 euros annuels. Pour un épargnant détenant l’encours moyen de 5 800 euros sur son LEP, les intérêts annuels passeraient de 290 euros à 203 euros.