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La crise sanitaire de 2020 a encore des conséquences aujourd’hui. En effet, de nombreuses enseignes vivent encore difficilement. Certaines se voient dans l’obligation de fermer des magasins pour éponger les dettes et tenter d’équilibrer la balance.
Il faut dire que durant la crise sanitaire, l’immense majorité des entreprises ont perdu de l’argent. Elles pensaient repartir sur de bonnes bases par la suite, mais c’était sans compter sur l’inflation. Aujourd’hui, les clients désertent les magasins physiques, du fait d’un pouvoir d’achat insuffisant. Alors, pour certaines enseignes, les difficultés s’enchaînent et les tribunaux interviennent.
Naf Naf : une entreprise dans la tourmente
Depuis 2020, l’entreprise Naf Naf peine à retrouver son rythme de croisière. L’année de la crise sanitaire, le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) place l’enseigne en redressement judiciaire. Une décision qui s’explique par les lourdes dettes de l’entreprise, notamment au niveau des loyers.
Pour sauver l’enseigne et ses magasins, le groupe industriel franco-turc SY International rachète la marque. Ce dernier possède aujourd’hui 131 magasins et emploie 660 salariés. En 2022, l’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 141 millions d’euros.
Ce chiffre peut sembler très important. Nous pouvons dès lors nous demander pourquoi le groupe est-il autant en difficulté. Mais il suffit de revenir quelques années en arrière pour constater l’incroyable baisse. En 2006, lors de sa cession au groupe Vivarte, Naf Naf comptait plus de 800 points de vente dans le monde. À cette époque, le chiffre d’affaires était de 240 millions.
Des magasins en grève
Aujourd’hui, 111 magasins de Naf Naf sont toujours en activité. Mais le samedi 1ᵉʳ juin, 23 d’entre eux étaient en grève. C’est la seule solution que trouvent les salariés pour se faire entendre. Cette grève est une réponse aux incertitudes qui entourent les offres de reprise. Alors, avant l’audience du 4 juin au tribunal de Bobigny, ce mouvement nait d’une contestation sociale.
Le 4 juin prochain, le tribunal étudiera les offres de reprise pour le groupe Naf Naf. Deux de ces offres concernent seulement un ou deux magasins, tandis que la troisième, proposée par l’industriel textile turc Migiboy Tekstil, prévoit de conserver 99 des 111 magasins et 505 des 579 employés.
Mais à l’heure actuelle, les salariés n’y croient plus. Certains expliquent travailler toute une journée pour boucler uniquement 165 euros de ventes. Par le passé, ils dépassaient facilement les 1 000 euros. Pour eux, la reprise est inutile si les magasins ferment par la suite.
Une fermeture pour plusieurs magasins
Pour rappel, le placement judiciaire de Naf Naf de 2020 n’est pas le seul que les salariés aient vécu. En septembre dernier, le tribunal optait à nouveau pour cette procédure. À la suite de ce dernier, les dirigeants ont mis en place une restructuration.
Cette dernière aboutit à la fermeture de 17 magasins et à 70 licenciements. En outre, le siège de l’entreprise se trouve désormais à Bondy (Seine-Saint-Denis). Pour le moment, seuls deux magasins ont fermé (à Nice fin janvier et à Boulogne fin mars).
Les fermetures des autres magasins devraient se faire autour du 10 novembre. Les amateurs de Naf Naf qui vivent à Bordeaux, Brest, Marseille ou encore Toulouse sont concernés.